Exposition collective : Déjà-Lu : exposition en ligne proposée par Emile Ouroumov.

Une exposition de mots /// Emile Ouroumov et contributeurs, 2011 –

http://www.deja-lu.tk/

COMMUNIQUÉ DE PRESSE:

Curieuse pièce de littérature qu’un communiqué de presse. Comme une espèce de colle langagière qui réunit des éléments hétérogènes. Souvent œuvres anonymes, ces textes mettent à profit des notions récurrentes empruntées à divers champs scientifiques et littéraires, que ce soit la philosophie, l’esthétique, les sciences dures. Une couche de richesse de vocabulaire leur sert fréquemment à envelopper un discours qui parfois peine à s’extraire du domaine du nébuleux.

Une fois déconnectées de leur œuvre-référent, des expressions se transforment en îlots de signification à la dérive, vides de contenu tangible, et continuent pourtant à véhiculer une valeur esthétique inhabitée. Normalement subordonnés à l’exposition à proprement parler, ces textes semblent donc posséder une logique et un univers propre qui méritent d’être exposés per se.

Boîte à outils pour jeunes curateurs sous pression ou collection de jolis mots-valises, DÉJÀ-LU se constitue à travers la lecture de communiqués de presse d’expositions d’art contemporain (dont celui-ci) et l’extraction subjective d’expressions ou mots qui semblent habitées par le Zeitgeist en vigueur dans les galeries et musées.

Toute personne souhaitant contribuer à DÉJÀ-LU est invitée à envoyer ses propositions à l’adresse suivante : ouroumov [at] gmail.com , en mentionnant la source.

Yan Tomaszewski, Lives and works, 2011
LES MOTS:

à l’enseigne d’une même indépendance

à l’état sauvage

à la fois âpre et poétique

à la fois personnel et universel

accouchant de fictions lacunaires

accrochage désarticulé

accroissement de sens

activité organique

agencement éphémère

agencement occasionnel

anachorèse

anachronismes voilés

aporie

apparente insignifiance

appréhendent des mondes disparus

archipel

arpenter un territoire

astreignent le visiteur à garder ses distances

atmosphères d’errance

attester l’impossibilité

au milieu du ciel rose

aucune bataille ne mérite d’être engagée

aventure à plusieurs voix

bibliothèque de l’œuvre

brouiller les pistes

bugs de la perception

capables de traduire

capacité à produire une vision

capacité à zoomer

caractère transesthétique

carte mnémonique

cartographie du futur

challenge critique

chiasme conceptuel

clarté entière et sans ombre

colle langagière

communautés utopiques

composants les plus élémentaires de la peinture

compréhension fantasmée

confondantes dimensions

conserveraient leur caractère problématique

contaminent l’exposition

contemplation promise

contrer la linéarité

corps résiduel

correction de tirs

correspondance pixelisée

couche de richesse de vocabulaire

culturellement incluse

dans plusieurs espaces-temps

dans un esprit proche du rhizome deleuzien

de façon invisible

de nouveaux systèmes de contrainte

déconnectées de leur œuvre-référent

décrire l’ordre du monde

degré zéro de non communication
vertu de l’abstrait

déjoue l’idée même de vernissage

déjoue les ombres

déjouer les attentes

Derrida, bien sûr

des contextes significatifs

des intérieurs pauvres

dessin élargi

dézoomer pour reconstruire

diapopéra psychédélique

dilatation sémiotique du temps

discursivité indeterminable

disparition programmée

dispositif

dissimule l’existence

distance auratique

diversité de ses préoccupations

dont le résultat ne peut être que zéro

double interrogation

douche sonore

écriture concurrente

écriture d’avant l’alphabet

élan foucaldien

élasticité de l’œuvre

entre deux mondes hétérogènes

envahissent l’espace

envoyé dans un territoire inconnu

équilibre précaire

espace d’indétermination

esthétique des différends

état d’exception

états transitoires

étrange inconscient

étrangement familières

évacuation préalable

événements destructeurs

exacerber la réalité

exceptionnelle vitalité

excluent le spectateur

exercer son regard à les traverser

exigence conceptuelle

expérience du dépaysement

façons de vivre ensemble

faire débarquer le réel

faisant se frotter à distance

fantôme des peintures

festin improbable

figure incontournable

figures géométrisées du désir

force d’ébranlement

formes miroiriques

formule « qui marche »

garantie d’un passage à la postérité

géants de poussière

habiter poétiquement

habités par un sentiment de précarité

happe l’espace

happé par l’écran

horizon de pensée

hyperréalisme généreux

hypotexte

hypothétiques expériences scientifiques

idoles mutantes

îlots de signification à la dérive

ils oscillent entre abstraction et hyper-réalisme

imaginaire inquiétant

implication personnelle

improbables images vraies

infinies variations sculpturales

innerver

inscription dans les marges

inspirées de ses excès

insularité

interprétation chantée d’un cabinet de curiosités

interroger le réel

invigoration

joue sur l’attraction

l’engagement esthétique

l’érosion constante des paysages

l’héritage de l’in situ

l’idée du rendement

l’importance du geste inaugural

l’irréalité des détails

la catastrophe semble imminente, mais toujours reportée

la complexité infinie du labyrinthe de l’étendu

la nature profondément indéchiffrable de ce qui se présente à eux

la réussite ou l’échec n’ont ici aucune valeur

le couvre-chef du magicien

le droit de dépasser leur date limite

le reflet possible d’une personne

le regard sans peur

le sens réside entre les éléments

le véhicule d’une pensée

les figures de la finitude

les strates du temps

les traits héréditaires communs aux œuvres

les travers des relations humaines

lieux d’enquête

littéralisme foncier

logique additionnelle

ludique et poétique

machines cartographiques

maîtres en singularité

maîtrise du territoire

méta-artistique

métadonnées de l’œuvre

micro-stratégie

mimesis de l’ennui

mise en chantier de l’espace d’exposition

mise hors d’atteinte

modèle cosmologique

monde qui se veut aquatique

monde, ville, périphérie

moyens polymorphs

multitude d’hypothèses

musée des comportements

naguère obsolète

nébuleuse murale

nécessairement assiégé

négocier la vitesse, la durée et la trajectoire de notre contemplation

non comme un langage

notre participation à la civilisation future

nouveau genre humain polymorphe

objet en attente

objet spéculatif

observe leur dégénérescence

observer avec une intensité démente

omniprésence des basses fréquences

palimpseste

paradigme

paratexte enchanté

partagent un livret commun

participer à la lutte

passer le Big Bang au travers d’une trieuse

paysage enneigé sans motels

pensée barthésienne

percer des ouvertures

périmètre d’exploration

perpétuel recommencement

photocopient des parts de réel

pièces latentes

pirouette dialectique

plaisant signe

pluralité d’immanence

plus véridiques que le réel

plutôt hypothétique que participative

poïétique du silence résigné

poïétique traditionnelle

Poltergeist des avant-gardes

polyphonie

ponctuer le lieu

potentialités subversives

pousser la peinture jusque dans ses ultimes retranchements

pratique de la matière

pratique élargie

pratique instinctive

pratique sculpturale déroutante

première exposition personnelle dans une institution parisienne

prétendue dématérialisation

prix tant cantonaux que fédéraux

procédé filmique précaire

processus qui échappe totalement

procrastination créative

psychologiser l’espace

quasi vacance d’une moitié de l’espace d’exposition

questionner l’origine des choses

qui n’en est pas véritablement une

radicalité spatiale

rapiècements narratifs

rapport essentiellement complexe au monde

réactivent des paradoxes

réalisable par tous

recherche de l’autre

récit partiel

reconfigure ces lieux en territoires hostiles

réflexion désespérée

refuse de se laisser circonscrire

réification

réinvesti

relation à effet de miroir

relever les connivences

remonter le cours du futur

renvoyer à une absence

résidu fossile

résolument prospective

résonance plastique

retranscrit sur la toile

révéler des réalités que l’on dit fausses

rhizomatique

rites de passage

s’agglomérer en monument

s’apparente à une catastrophe domestique

s’éloigner du point de rendez-vous

s’entremêlent à l’infini

scène française au sens large

sculptures ufologiques

se renouveler dans la continuité

sensibilité collective

serpent qui se mord la queue

silence trouble de l’excès

silence vide du blanc

situations apparemment dérisoires

sombre vibration d’inquiétude

soumise à l’effet des vagues

sources de variations infinies

statut fluctuant

stratifié

structure qui peut s’apparenter à celle de l’univers

structurer la matière

sublimation d’un réel assez bas

subsomption

suite exponentielle de Fibonacci

superposition mégalomaniaque

supports hors papier

syncrétisme dialectique

système d’apparition et de disparition

tableaux en résonance

télescopage de ces images

témoignent d’une posture incertaine

tend à occulter

tentative de verbalisation

tenter d’en déterminer le devenir

territoire privilégié

théorèmes parallèles

tondos monochromes

tour autoréflexif

tour de passe passe

tout est à découper

trajectoires convergents

trajectoires dissemblables

transforme l’espace du musée en place forte

transforme le spectateur en auditeur

travail préoccupé de réduire ses marges de manœuvre

tropisme centripète

tuyau inaugural

ultimes battements

un état d’inaction

un geste presque désinvolte

un moment d’intense cristallisation

un nuancier différent

un plongeoir installé dans la roche

un rapport d’échelle au monde

une généalogie inédite

une œuvre prolifère sur le sol

une œuvre s’apparente davantage à une expédition

univers en corrélation

univers pourrissables

utilisation qui les revalorise

vacuité du paysage

vantage point

vecteurs d’une exploration

véhiculer une valeur esthétique inhabitée

viennent s’échouer

vision hétérochronique

voir les choses pour ce qu’elles ne sont pas

voyage intérieur

vulgate idéologique

welcome home

CONTRIBUTEURS:

Emilie Akli, Rada Boukova, Laura Perez Garcia, Alexandre Giroux, Camille Paulhan, Yan Tomaszewski [liste en cours]

Remerciements :

– Société Réaliste et leur workshop « Random Curating », Université Paris-1 Panthéon Sorbonne, Paris, 2009 : http://www.undo.net/it/argomenti/1255019679 (en italien)

– Les écrivains russes Ilf et Petrov et leur « Célébrateur » : Ilya Ilf and Yevgeny Petrov, The little golden calf, authorized translation from the Russian by Charles Malamuth; with an introduction by Anatole Lunacharsky. New York, Farrar & Rinehart, incorporated [c1932]

– Hanna Alkema, Simon Nicaise, Florence Ostende, Camille Paulhan, Charlotte Seidel

– Les curateurs, galeristes et les innombrables stagiaires à l’origine de ces pérégrinations dans le dictionnaire.

Autour du projet :

Le xyloglossaire artistique :
http://www.xyloglossaire.ch/livre.html

Gaël Charbaud, « Analyse / Actualité du Novlangue », in Particules, No 15, juin-juillet 2006, reproduit en partie sur :
http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2006/06/28/2006_06_pour_une_critiq/

Guillaume Désanges, Tristes topiques, la critique d’art est un non-lieu (petite théorie appliquée des écrits de Marc Augé),
http://guillaumedesanges.com/spip.php?article28

Eric Maillet, « Générateur de critique d’art »:
http://www.magasin-cnac.org/with/maillet/

Le projet « Fax-Bak » du collectif Bank :
http://www.john-russell.org/Web%20pages/Artworks/Exhibitions/Bank/A_fbl.html
http://en.wikipedia.org/wiki/BANK_%28art_collective%29

« Show Titles » de Stefan Brüggemann :
http://www.showtitles.com/SHOWTITLES1-728.html

Am Nuden Da (voir Press Release / Words)
http://amnudenda.com/

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